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Les soeurs de la Compassion dans la tourmente des lois anticléricales de 1901 et 1905

Conférence le 21 décembre 2016 par Bernard Ouardes.

Bernard Ouardes a clôturé l’année 2016 par « les sœurs de Notre Dame de la Compassion à Castelsarrasin dans la tourmente des lois anticléricales de 1901 et 1904 ».

Les lois votées en 1901 et 1904 annoncent la loi de 1905 sur la séparation des Eglises (catholiques, protestantes et juives) et de l’Etat.

Waldeck Rousseau, président du Conseil et ministre de l’Intérieur et des Cultes, fait voter la loi sur les associations, loi du 1er juillet 1901. Il est partisan du Concordat mais est préoccupé par les richesses des congrégations religieuses et par leur influence dans le domaine de l’éducation. Le but de cette loi est de légaliser les différentes associations et les partis politiques mais aussi de contrôler les congrégations, surveiller leurs biens et surtout limiter leurs influences.

Avec l’article 18, les congrégations religieuses non reconnues auront 3 mois pour demander leur autorisation faute de quoi elles seront dissoutes et leurs biens confisqués.

Quand Emile Combes devient le ministre de l’Intérieur et des Cultes, il fait rejeter les autorisations car il veut assurer la victoire des laïques contre les obédiences monacales. Il veut en finir avec les enseignements des congrégations. La loi du 7 juillet 1904 annonce la dissolution des congrégations enseignantes et la confiscation de leurs biens. Mais les couvents resteront ouverts s’ils font œuvre hospitalière. Il s’ensuit un tollé général des évêques et du pape Pie X et le 30 juillet 1904 c’est la rupture des relations diplomatiques entre la France et le Vatican !

Le 10 juillet 1904, Emile Combes signe le décret signifiant la fermeture du couvent des sœurs de la Compassion à Castelsarrasin, le délai venant à expiration au 1er octobre 1904.

Le juge du tribunal de Castelsarrasin nomme un liquidateur, Mr Sabatier, huissier. Dans notre ville il n’y aura pas de mobilisation pour empêcher la saisie et l’expulsion. Les sœurs déplacent 2 statues (une chez Mr Boé et l’autre chez maître Alric) et quelques objets. Elles seront défendues par maître De Bernard et s’opposeront à l’inventaire des biens. Mais le 24 septembre 1904 c’est la fermeture de Saint Joseph, de la chapelle et de la partie conventuelle du couvent. Les sœurs âgées auront le droit de rester dans l’autre partie et les autres se séculariseront

Quelques unes d’entre elles se serviront de la loi  pour créer, avec l’autorisation de la municipalité, une école privée : l’école Saint Pierre fonctionnera de 1904 à 1908.

Mr Sabatier, ayant fait son rapport d’expertise, la vente aura lieu le 2 juin 1905 : la partie conventuelle et la chapelle seront vendues pour 30 000 francs et la campagne Saint Joseph pour 10 000 francs. La Mère demande que le montant de la vente soit restitué aux sœurs pour le remboursement de la dot qu’elles ont apporté….

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