« Le temporel de l’Abbaye de Belleperche du 12ème au 18ème », le 17 mai 2017 à la Médiathèque de Castelsarrasin.
Jean Michel Garric, conservateur du Musée des Arts de la Table et de l’abbaye de Belleperche, est venu nous présenter le temporel de cette abbaye du XIIIe au XVIIIe siècle. L’abbaye cistercienne de Belleperche était l’une des plus riches du Midi de la France, de part l’ensemble de son patrimoine foncier. Les moines, qui avaient un sens aigu du commerce, ont su développer et diversifier le patrimoine temporel de leur abbaye, au cours de ces 7 siècles.
Les donations par « franches aumônes », c’est-à-dire sans contrepartie, les ventes pures, les transactions avec les laïques et les échanges entre abbayes ont permis de compléter et d’agrandir ce patrimoine foncier.
Malheureusement, l’abbaye a perdu la presque totalité de ses actes, il ne subsiste qu’une centaine de documents pour nous permettre de déterminer les grandes lignes de la construction de ce temporel. Ce dernier s’est constitué entre 1144 et 1200, à partir de la moitié du XIIIe il n’évoluera pratiquement plus. Le temporel de l’abbaye connaît un essor en 1164 car le comte de Toulouse donnera une exemption de péages sur la totalité du territoire ce qui favorisera son développement.
Entre 1170 et 1180, une dizaine de textes nous montrent que les moines de Belleperche vont acquérir de nouveaux domaines : Donzac, le nord de Montauban, Saint Porquier, la baronnie de La Roque (400 ha, à cheval sur les deux rives), des métairies, des moulins, des oratoires….
Le temporel de Belleperche comprenait 8 granges et 9 bastides pour une superficie comprise entre 8 000 et 9 000 hectares :
- La grange de Saint André,
- La grange de Bonnefont,
- La grange Neuve : Angeville et Garganvillar,
- La grange d’Ardus : Larrazet,
- La grange de Montbrison : vers Auvillar,
- La grange de Donzac,
- La grange de Cadeilhan : entre Coutures et Fajolle,
- La grange de Pomaret.
Les Bastides, sorte de notion juridique car permettront de contrôler les paysans. Les paysans voulant s’assurer le salut de leurs âmes mais aussi s’assurer le gîte et le couvert acceptent de s’installer dans les Bastides et d’y travailler.
Entre 1264 et 1266, les consuls apparaissent, ils permettront aux paysans de traiter d’égal à égal avec les moines, les uns et les autres étaient âpres aux gains car les temps étaient difficiles. Les moines étaient issus de grandes familles aristocratiques, les paysans étaient « les convers ». Ces derniers devaient payer des taxes tout comme les moines. A la Toussaint, ils devaient donner une ou deux poules en fonction de leurs lieux d’habitations, à la Sainte Catherine des canards gras, des dindons gras, du jambon et des légumes. Mais les moines entretenaient aussi environ 900 pauvres.
Au cours de la guerre de Cent Ans (XIVe et XVe), les moines commenceront à vendre leurs biens. A la Révolution, ils vendront la totalité de leurs meubles. De nos jours, l’abbaye de Belleperche appartient au Département et a été transformée en Musée des Arts de la Table.
L’ASPC remercie chaleureusement Jean Michel Garric pour son intervention. Il a su nous captiver en nous dévoilant un pan de notre histoire locale.